Considérée comme peu digne d’intérêt par la plupart des guides, Dehradun revêt pourtant les traits d’une ville typique du nord de l’Inde ! Avec son trafic chaotique et bruyant, à toute heure du jour et de la nuit, ses shops et activités innombrables et improbables, mais aussi ses animaux errants... J'y suis venue dans le but de m'immerger dans la culture indienne en prenant des cours d'anglais en pension complète dans un institut de langues ouvert aux étrangers.
Découverte de Dehradun
Dehradun se distingue surtout par l’absence totale de touristes. Si bien que j’ai finalement - et paradoxalement - eu l’impression de passer assez inaperçue !
Si vous êtes à la recherche de lieux plutôt paisibles et nature ou encore de joyaux patrimoniaux, passez votre chemin, sauf si vous vous y rendez dans un but précis et que, comme moi, vous séjournez dans un environnement agréable et confortable. Car ici, même si j’ai pu découvrir ce qu’était la vie urbaine authentiquement indienne, son quotidien de rue et de quartier, traverser une avenue est une aventure en soi !
Dans le cadre de mes cours d'anglais ici, la vie y était plutôt douce et simple, les échanges avec les étudiants, enseignants et personnels de la résidence chaleureux et très instructifs. Grâce à cela, Dehradun m’est apparue comme une ville dotée de nombreuses facettes sonores, visuelles, olfactives, une ville contrastée, animée et bien vivante.
Dehradun se situe dans l'Uttarakhand, ci-dessous la carte qui vous permet de la localiser.
Prévoyant d’y séjourner deux semaines dans une résidence associée à l’école où j’ai suivi des cours d’anglais, j’ai pu dès le premier jour partir agréablement à la rencontre de mes nouveaux voisins, soit une trentaine de boutiques et ateliers divers jalonnant la rue (Park Road) d’un quartier plutôt résidentiel et somme toute assez tranquille.
Quelques temples hindouistes, une mosquée, un petit supermarché, un institut de beauté (testé pour une séance d’épilation !), un ATM, et un centre de yoga dispensant des séances gratuitement de 6h à 7h chaque matin (trop tôt pour moi…).
Une démarche qui semble avoir été appréciée puisque tout le monde me disait bonjour après ce petit tour du quartier.
Autre découverte du premier jour : ne pas essayer de retirer plus de 5000 Rs (soit 62 €) un samedi dans un ATM : ça se bouscule et il n’y a pas assez de cash dans les distributeurs pour servir tout le monde... !
20 000 Roupies rassemblées après une dizaine d’ATM testés… Heureusement, j’étais accompagnée d’un chauffeur très conciliant, qui m’a fait faire mon premier tour de scooter dans la ville (sans casque bien sûr).
Cours d'anglais à Dehradun
Prendre des cours d'anglais au Rosemounts Institute of Languages de Dehradun fut l'occasion de nouer de nombreuses rencontres et de m'immerger dans le quotidien des étudiants puisque j'ai logé ici. Nous n’étions jamais plus de cinq par classe. Alors bien sûr certains professeurs ont un léger accent (notamment le « w » transformé en « v ») mais ils font beaucoup d’efforts pour s’adapter aux situations aléatoires (les élèves changent pratiquement tous les jours, l’environnement sonore n’est pas toujours adéquat…) et construisent les leçons avec beaucoup d’interactions, grâce notamment à de multiples supports, et favorisant le "speaking and Listening". Et puis c’était aussi pour moi une belle occasion de pouvoir échanger quotidiennement sur nos différences culturelles. Et elles sont trèèès nombreuses !
J’assistais tous les matins aux chants obligatoires des élèves regroupés dans la cour munis pour certains d’instruments de musique (hymne de l’école, hymne national et prière chantée).
Le rythme de mes journées d'étudiante
De 9h30-14h30, les cours étaient répartis sur 3 séances avec une demi-heure de pause de 12h30 à 13h. Les cours de l’école primaire se terminant en début d’après-midi, la résidence est alors un véritable havre de paix, avec son charmant jardin fleuri et calme, loin des grandes avenues bruyantes de la ville, même si la nuit klaxons, aboiements et sons insoupçonnés y surgissent toujours…
A 20h, Majud, le cuisinier, concoctait la plupart du temps de savoureux Dahl (lentilles + riz + légumes variés) accompagnés de chapati (galettes de pain) ou des Noddles tandoori. Le dîner était un chaleureux moment d’échanges mais aussi l’occasion de découvrir la TV indienne (séries, clips, matchs de cricket, astrologie en direct, émissions politiques et beaucoup de publicités). Le dimanche, seul jour où le déjeuner et le dîner ne sont pas servis, des Momos (5 pour 20 Rs/0,25 €) et des Samoussas (20 Rs l’unité) sont proposés frais et chauds à quelques pas dans la rue.
Vers 22h30/23h30, dodo. Il est très déconseillé de se promener la nuit dans la ville pour des raisons de sécurité, et quand bien même, il n’y a pas grand-chose à y faire (les bars n’existent pas ici…)
Coût de mon séjour à l'institut Rosemounts
Voici ce que m'a coûté mon séjour au Rosemounts Institute of Languages de Dehradun 250 € pou une semaine en pension complète qui inclut 25 heures de cours répartis sur 5 jours. Il est possible d'y dispenser des cours d’anglais, de français et d’hindi si l'on dispose des qualifications et contre un (modeste) salaire !
➜ Plus d'infos sur l'institut Rosemount
Que visiter à Dehradun
Bien sûr on peut se balader dans la ville, se rendre sur Rajpur Road par exemple, l’avenue commerciale principale où l’on trouve de fastueuses enseignes, ou Paltan Bazar, situé à côté de la Clock Tower, mais aussi au zoo municipal, à l’Institut de recherche forestier (magnifique parait-il), dans divers temples hindouistes, etc.
Il me tenait à cœur de mon côté de découvrir le monastère de Midrolling, situé dans le quartier des réfugiés tibétains (Clement Town). Un magnifique ensemble de temples entouré de verdures situé à l’écart de la ville, et donc contre toute attente, plutôt paisible, où les indiens semblent prendre plaisir à s’y prélasser, bouddhistes ou pas.
J’ai également profité de mon séjour dans cette grande ville pour me faire une toile en Hindi ! J’ai pris un billet pour la dernière grosse production bollywoodienne, narrant la légende d’une Reine d’un empire médiéval du Nord de l’Inde.
Les images étaient grandioses, l’émotion bien présente, l’humour aussi, sans oublier les incontournables danses chantées tellement fascinantes aux yeux d’une occidentale comme moi ! Il était facile de comprendre l’histoire assez codifiée : une magnifique Reine épouse un beau Roi hindouiste, ils vivent paisiblement jusqu’au jour où un Sultan tyrannique (musulman) désire conquérir la Reine. Après un siège manqué, il tend un piège au Roi et le capture, tandis que la Reine parvient à le libérer grâce à la complicité de l’épouse du Sultan… Mais à l’issue d’un ultime duel entre les deux hommes, le valeureux Roi meurt sous les flèches des fidèles du Sultan alors très affaibli,. Et la fin… fait référence à une coutume ancestrale en Inde, Jauhar !
L’ambiance au cinéma ? Un peu comme en ville - il y a du bruit et de l’agitation - entre les enfants qui se baladent dans les rangs et commentent mille choses en direct et les adultes qui mangent du Pop Corn pendant toute la séance.
A noter également, la présence de sièges inclinables manuellement ! On peut regarder un film à demi-allongé !
Escapade à Mussoorie
Enfin, j’ai passé un week-end à Mussoorie, petite station de montagne (1800m) située à une trentaine de kilomètres de Dehradun (1h30 en bus local), appréciée pour son climat rafraîchissant lors des fortes chaleurs de mai/juin, et le lieu prisé pour les lunes de miel des jeunes urbains. Les tarifs sont donc un peu plus élevés qu’en ville, mais on peut toujours manger dans la rue pour moins de 50 Cents.
C’est donc une ville plutôt touristique pour les indiens, je n’ai croisé que deux occidentaux en deux jours !
A Mussoorie, il y a surtout de nombreux de points de vue sur la vallée et la chaîne himalayenne au loin, mais il faut venir le bon jour, LE JOUR où il n’y pas de nuages, ce qui ne fut pas ma chance…
On peut toutefois se balader tranquillement dans la bourgade (Landour Bazar Road) et aux alentours (Camel’s Back Road, petit lac, cascades, et bien sûr montagnes). Avec un ami indien, nous sommes partis à l’ouest jusqu’à la George Everest’s House, une belle promenade dans la forêt, qui au-delà de la demeure abandonnée, mène à un petit sommet ! Compter 3h30 A/R à pieds (sans arrêts), avec quelques shops sur le trajet pour des pauses Tchaï. Nous avons surtout rencontré de jeunes groupes d’indiens qui y pique-niquent ou se baladent comme nous ! (Possibilité de s’y rendre en taxi/scooter).
Récit de Pétunia, partie pour une année de voyage en Asie en 2018, toute seule, un sac sur le dos. Depuis, elle n'est jamais rentrée et s'est installée dans un monastère !
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