La Petite Côte au Sénégal
- Philo
- 21 avr.
- 7 min de lecture
La Petite Côte, située au sud de Dakar, est l'une des destinations les plus dynamiques et touristiques du pays, connue pour offrir une escapade de farniente dépaysante. Véritable extension de la métropole dakaroise, elle abrite des stations balnéaires, de longues plages où les resorts pullulent, et un climat doux. Bordée par l’océan Atlantique, sa ville la plus connue (et la moins intéressante) est Saly, nommée "Petite France", tant elle a été prise d'assaut par les expatriés et vacanciers européens. Aux alentours, on y trouve surtout des plages occupées par les pêcheurs, mais aussi des villages recouverts de poussière, des baobabs, des amas coquillers et des lagunes.
Où se trouve la Petite Côte au Sénégal ?
La Petite Côte s'étend sur environ 150 km au sud de Dakar, entre Bargny et Joal-Fadiouth, à la limite nord du delta du Sine Saloum. Elle longe l’océan Atlantique, dans la région de Thiès, et englobe plusieurs localités touristiques majeures comme Saly, La Somone ou encore Mbour.
Depuis Dakar, comptez environ 1 h 30 à 2 h de route pour rejoindre Saly.
La carte ci-dessous vous permet de localiser, en bleu, la Petite-Côte au Sénégal :
Voici la carte de la Petite-Côte du Sénégal, vous permettant de repérer son étendue, ses lieux clés et les sites incontournables à découvrir en voyage.
Où loger sur la Petite-Côte ?
Vous avez l'embarras du choix, mais voici mes trois suggestions selon vos envies :
Authentique et farniente : Maison Couleur Passion
Luxe et plage : le Baobab
Économique et insolite : Sobobade
La majorité des touristes de la petite côte sénégalaise, posent leurs valises dans un club ou un resort all inclusive sur une plage immaculée entre Saly et la Somone (comme le Neptune, le Baobab ou l'Africa Queen). C'est un lieu prisé pour ceux qui souhaitent profiter de plages immaculées, faire des excursions à la journée, des sorties shopping, et passer des soirées dans des lieux aux influences "occidentales".
Je vous recommande plutôt de trouver une pension plus authentique vers Nianing et Warang (comme la Maison Couleur Passion). Outre l'ambiance beaucoup plus rurale de ces villages, vous aurez aussi une localisation plus stratégique pour arpenter la Petite-Côte. Notez que les plages sont moins nettoyées que celles des resorts vers Saly, également plus occupées par les bateaux de pêche et les charrettes, mais l'eau y est propre.
Si vous recherchez une option économique et insolite, foncez au Sobobade à Toubab Dialao, la station balnéaire la plus proche de Dakar, réputée pour son ambiance artistique, jeune et bohème.
Que faire et que voir sur la Petite Côte ?
L'Île de Fadiouth
Située à côté de Joal, l’île de Fadiouth est un "amas coquiller", ce qui signifie que son sol est entièrement recouvert de coquillages blancs.
Le plus incroyable, c'est que l'origine des amas coquiller est humaine, formés au fil des siècles par les populations vivant de la pêche et de la cueillette dans les zones de mangrove, il y a plus de 2000 ans ! Vous y emprunterez des ruelles ornées de maisons basses, vous remarquerez que les coquillages pilés sont utilisés comme matériau de construction.
L’histoire de Fadiouth est intimement liée au peuple sérère, l’une des plus anciennes ethnies du Sénégal. L’île fut un refuge pour les populations animistes fuyant les vagues d’islamisation au fil des siècles, puis pour les chrétiens lors de la colonisation. Ce passé de refuge et de tolérance a façonné l’identité spirituelle de Fadiouth, aujourd’hui considérée comme un modèle de coexistence religieuse pacifique. Prenez le temps de parler aux anciens, assis sur un banc ou au pied d'un baobab, afin d'écouter les anecdotes de cette île à part.
Un beau témoignage de cette harmonie est le cimetière mixte (chrétien et musulman), lui aussi installé sur un ilot coquiller.
À Fadiouth, vous ne pourrez pas manquer les étalages d'artisanat qui rivalisent d'idées marketing pour attirer l'œil des voyageurs français, comme le célèbre stand "Galeries Lafayette" à l'entrée du village, ou le stand "E Leclerc" sur l'îlot des greniers à mil.
Pour accéder à Fadiouth, vous devez acheter votre ticket d'entrée et accepter les services d'un guide natif de l’île (environ 5000 FCFA), un passage nécessaire pour soutenir l'économie locale. Pour vous y rendre, vous emprunterez d'abord un long pont de bois piéton et vous ferez le retour en pirogue.
Le Baobab sacré de Fadial
Situé dans le village de Fadial, à quelques kilomètres de Joal-Fadiouth, ce baobab géant est l’un des plus impressionnants du pays. Avec 32 mètres de circonférence et une dizaine de troncs collés les uns aux autres, vous pourrez entrer à l'intérieur (si vous êtes un peu souple). Autrefois lieu de sépulture pour des griots (artistes gardiens de la tradition orale), cet arbre a un caractère sacré. Il attire tellement de touristes, qu'il est encerclé par des étals d'artisanats !
La lagune de la Somone
Site d'intérêt majeur le plus proche de la capitale, la lagune de la Somone constitue le paysage de carte postale du Sénégal. C'est d'ailleurs à proximité de ce site que se trouvent les plus belles plages, avec des resorts haut de gamme comme le Baobab, entre océan et lagune.
La Somone est réputée pour sa lagune protégée où l’on peut observer des centaines d’oiseaux. C'est un site propice au farniente, en se promenant le long de la lagune, en dégustant des fruits de mer les pieds dans le sable ou en optant pour une sortie en pirogue.
La plage, bordée de petites paillotes, a des airs de Caraïbes, particulièrement "Chez Rasta", un bar-restaurant qui vous conduit directement en Jamaïque ! Le décor, la vue et l'ambiance sont parfaits, mais les prix sont salés !
Depuis la Somone, vous pourrez vous promener du côté de Ngaparou qui est réputé pour ses galeries d’art et marchés d'artisanat.
Le port de pêche de Mbour
Cœur économique de la Petite Côte, Mbour mérite un arrêt pour son marché central animé, mais surtout pour son port de pêche impressionnant et son ambiance colorée et trépidante. Le départ et l’arrivée des pirogues colorées est un spectacle prenant, qui témoigne de la dureté du quotidien des pêcheurs. Les hommes rentrent, les traits tirés et les vêtements déchirés, de leurs excursions maritimes.
Ceux qui sont chargés de les accueillir courent, crient, tirent et poussent des charges lourdes, et l'activité intense ne semble jamais s'arrêter. Les chevaux, chargés du transport des poissons et crustacés, doivent bien souvent s'avancer avec une charette dans la mer, ce qui rend leur tâche bien difficile.
Sur la plage, dans un immense brouhaha, les hommes déchargent les cargaisons, tandis que les femmes pèsent, fixent les prix et écoulent la marchandise. Le marché, sous ses allures de bazar, est pourtant très organisé et les locaux se repèrent dans les allées constituées de caisses de poissons et de parasols. Les plus sensibles pourront être gênés par les odeurs de poisson, parfois très soutenues, prévoyez donc un foulard !
Nianing
C'est dans ce petit village de pêcheurs, bordé par une longue plage, que j'ai posé mon sac à dos pour quatre nuits sur la petite-Côte. Contrairement aux stations balnéaires les plus proches de Dakar, Nianing a su préserver son authenticité. Le village en lui-même n'a rien à offrir à part des allées sablonneuses et quelques baobabs, mais les bords de mer sont agréables et dotés de tous les commerces nécessaires.
La plage de Nianing, bien moins immaculée que celles de la Somone et Saly, est toutefois agréable et "vivante", mais les déchets et les activités de pêche lui confèrent un cadre moins idyllique.
J'ai opté pour la Maison Couleur Passion, un établissement confortable à taille humaine, avec des chambres avec vue sur mer, des transats et deux petites piscines.
Depuis Nianing, vous pouvez aller vous promener à Warang, le village voisin à 45 minutes de marche, qui possède des mangroves en bord de mer. Dans la direction opposée, vous pouvez aussi vous promener vers la Pointe Sarene (à 5 km) ou à Mbodiène (à 15 km de Nianing).
La Réserve de Bandia
À seulement 15 km de Saly, la réserve de Bandia propose des "minis safaris". Incomparables avec les réserves animalières de l'est et du sud de l'Afrique réputées pour leurs safaris, la réserve de Bandia abrite des animaux qui ont été introduits depuis l'Afrique du Sud. Créée dans les années 1990, cette réserve tend à de reconstituer une faune autrefois présente dans la région, mais disparue avec la chasse et de la déforestation.
Sur 3 000 hectares de savane protégée, les animaux sont au minimum en semi-liberté (car la réserve est entièrement clôturée) ou en enclos pour les plus dangereux. Vous pourrez notamment observer des girafes, rhinocéros, zèbres, buffles, antilopes, singes, crocodiles, phacochères, oryx, hyènes, etc.
Ayant eu la chance de réaliser des safaris en Tanzanie, au Kenya, au Botswana et en Namibie, je n'ai pas été tentée par cette visite, mais ça peut être une activité familiale sympa si vous n'avez jamais réalisé de safari.
➜ Réservez une excursion dans la Réserve de Bandia
Comment se déplacer sur la Petite-Côte ?
Tous les hôtels de la côte proposent des excursions courtes pour explorer les environs, mais vous pouvez aussi réserver des excursions à la journée sur GetyourGuide.
Pour découvrir la Petite-Côte à votre rythme, vous pourrez vous déplacer facilement en taxis "clandos". C'est un système à mi-chemin entre le bus, le VTC et le covoiturage ! Il s'agit de voitures qui font un trajet en boucle, et qui prennent des passagers dès qu'une place se libère. Vous n'avez qu'à attendre sur le bord de la route, comme si vous faisiez du stop. Pour une poignée de francs CFA, vous pourrez alors relier les différents villages et sites touristiques en changeant de voitures. Demandez à un local où attendre un taxi clando, car il y a parfois des "arrêts" invisibles pour un touriste, mais connus de tous.
➜ Pour aller plus loin que la Petite-Côte et découvrir le Sénégal authentique, je vous recommande de faire un road-trip avec Esprit d'Afrique, une agence franco-sénégalaise qui concoctera pour vous un circuit avec chauffeur sur mesure.
Les contrastes de la petite Côte
Ci-dessous une photo prise sur une plage de Nianing, au même moment, mais depuis deux angles différents. Les coquillages sublimes sur du sable doré, côtoient les déchets de plastiques et la pollution devenue ordinaire dans le pays.
Évidemment, les hôtels les plus luxueux cachent les poubelles et la misère, mais alors, tout n'est qu'apparences pour offrir des vacances aux étrangers.
Ci-dessous, une photo d'un hôtel haut de gamme, côté plage, en contraste avec une porcherie, photographiée à quelques mètres derrière. Dès qu'on sort du cadre léché des zones touristiques, les infrastructures manquent, les ramassages sont rares, et la pauvreté s'affiche sans détour.
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