Le Parc du Djoudj au Sénégal : paradis des oiseaux migrateurs
- Philo
- 22 mars
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 avr.
Situé aux confins du Sénégal, dans une boucle du fleuve qui porte le nom du pays, le parc national du Djoudj est un sanctuaire exceptionnel pour les oiseaux et la faune sauvage. Cette vaste zone humide, à la frontière de la Mauritanie, forme une nichée entre les terres arides du Sahel et l'océan Atlantique. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce joyau naturel attire les amoureux de nature et les photographes animaliers, et s'y rendre demande un long chemin sur des pistes isolées.

Voici tout ce que vous devez savoir pour préparer votre découverte du parc national du Djoudj :
Où se trouve le Parc national du Djoudj ?
Le parc national des oiseaux du Djoudj se situe au nord-ouest du Sénégal, sur la côte Atlantique, à environ 55 km de Saint-Louis, dans la région du delta du fleuve Sénégal.
Son positionnement si particulier en fait une étape stratégique pour les oiseaux migrateurs en provenance d’Europe, qui s’y arrêtent chaque année pour se reposer et se nourrir après avoir traversé le désert du Sahara.

Comment aller au Parc du Djoudj ?
Formant une frontière naturelle avec la Mauritanie, vous y rendre vous donnera l'impression de rouler jusqu'au bout du Sénégal, tant le parc se situe dans un no man's land désertique. Vous devrez emprunter une longue route où rien ne semble pousser et personne ne semble y vivre. En effet, dans ce paysage aride typiquement sahélien, vous roulerez dans un panorama de savane sèche, composée d'acacias, de tamaris et de dattiers du désert.

Le point de départ idéal pour visiter le parc est la ville de Saint-Louis, classée, elle aussi, au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Comptez environ 1h30 de route depuis Sain-Louis pour atteindre l’entrée du parc.
De nombreuses agences à Saint-Louis proposent des excursions à la journée avec transport, guide et balade en pirogue inclus. C’est la solution la plus simple et la plus enrichissante pour profiter pleinement de l’expérience.
➜ Pour ma part, je suis partie avec Esprit d'Afrique qui a organisé toutes mes excursions au Sénégal.
Présentation du parc : une oasis au cœur du Sahel

Créé en 1971 et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981, le Parc national du Djoudj s’étend sur plus de 16 000 hectares. C’est l’une des premières zones humides permanentes que rencontrent les oiseaux après la traversée du désert. Il comprend des lacs, des marais, des savanes inondables, des bras du fleuve et des canaux bordés de roseaux.

Ce mélange d’eau douce et d’eau saumâtre crée un habitat particulièrement riche et favorable à la reproduction des oiseaux. Le parc joue également un rôle essentiel dans la régulation du climat local, la lutte contre l’ensablement et le maintien de la biodiversité.

Les espèces d’oiseaux du parc du Djoudj
Le Djoudj abrite plus de 3 millions d’oiseaux répartis en plus de 350 espèces recensées. Entre novembre et avril, la période est idéale pour assister à un ballet d’ailes multicolores au-dessus des eaux paisibles du parc. Parmi les stars incontestées : le pélican !
Le pélican blanc

Le pélican blanc est sans conteste le symbole du parc ! On peut y observer des milliers d’individus regroupés dans de vastes colonies de nidification, formant un tableau vivant d’une rare intensité. Nichés sur des îlots ou alignés le long des berges, ils offrent un spectacle fascinant par leur nombre et leur comportement social. Leur envol synchronisé, avec le battement lent et puissant de leurs grandes ailes, est un moment magique à vivre. C’est d’ailleurs l’observation de cette immense population de pélicans qui constitue le point culminant de l’excursion au Djoudj.


Le cormoran africain

Ce grand pêcheur, reconnaissable à son plumage sombre et à son allure profilée, peuple en masse les bras d’eau du parc. Le cormoran africain se distingue par son plumage noir aux reflets métalliques et son long cou effilé, souvent dressé lorsqu’il scrute son environnement. Excellant dans la pêche, il plonge habilement sous l’eau pour capturer poissons et crustacés, pouvant rester immergé plusieurs secondes avant de réapparaître à la surface. Présent en grand nombre dans le Djoudj, il forme parfois des groupes spectaculaires, notamment autour des colonies de pélicans blancs, avec lesquels il partage les zones de pêche. Après la pêche, il est aperçu perché sur une branche ou une souche, ailes grandes ouvertes, séchant son plumage au soleil.


L'Anhinga d'Afrique

Aussi appelé oiseau-serpent, l'Anhinga d'Afrique est l’un des résidents fascinants du Parc national du Djoudj. Ce grand oiseau aquatique, reconnaissable à son long cou élancé et son bec effilé, excelle dans l’art de la pêche. Pour capturer ses proies, il doit s’immerger presque entièrement sous l’eau, ne laissant dépasser que sa tête et son cou, évoquant un serpent en mouvement. Comme le cormoran, il doit sécher ses plumes au soleil après la pêche.
La grande aigrette

La grande aigrette est l’une des plus élégantes habitantes du parc, avec sa démarche lente et gracieuse et sa silhouette élancée. Ce grand échassier tout de blanc vêtu se reconnaît à son plumage immaculé, son long cou sinueux et son bec jaune vif, qui devient noir en période de reproduction. Perchée sur une souche ou immobile dans les eaux peu profondes, la grande aigrette chasse à l’affût, attendant qu’un poisson passe à portée de son coup de bec foudroyant.
Le Tantale ibis

Le tantale ibis, aussi appelé cigogne ibis, est l’un des échassiers emblématiques que l’on peut observer au Parc national du Djoudj. Ce grand oiseau, appartenant à la famille des cigognes, se distingue par son plumage blanc contrasté avec des ailes noires, son bec jaune recourbé et sa tête dénudée à la teinte rosée. Grâce à son bec, il fouille les eaux peu profondes avec un mouvement de balayage caractéristique. Souvent solitaire, le tantale ibis est un oiseau discret mais fascinant à observer, pour son vol majestueux, alternant battements lents et longues phases planées.
L'aigle pêcheur d'Afrique

Le pygargue vocifère, également surnommé aigle pêcheur africain, est l’un des rapaces les plus emblématiques que l’on peut observer dans le Parc national du Djoudj. Avec son plumage bicolore spectaculaire, tête d’un blanc éclatant contrastant avec des ailes et un dos brun foncé, il est aisément reconnaissable. Son cri puissant et rauque résonne souvent au-dessus des zones humides, ce qui lui a valu son nom de "vocifère". On le trouve généralement perché sur une haute branche, scrutant les eaux à la recherche de poissons, sa proie de prédilection. Lorsqu’il repère une cible, il fonce sur elle avec une précision remarquable. Majestueux en vol, il plane en larges cercles au-dessus du parc, incarnant la puissance et la liberté des grands espaces africains.
Les flamants roses

On observe les flamants roses généralement dans les eaux situées à l'entrée du parc, et on en rencontre peu pendant la promenade en pirogue. Ces élégants échassiers préfèrent les eaux peu profondes et salines où ils trouvent leur nourriture, principalement constituée de micro-organismes et de crustacés responsables de leur coloration. Ils se regroupent souvent en grandes colonies, formant un spectacle fascinant lorsque leurs silhouettes se reflètent dans l'eau calme.
Le héron cendré

Avec son plumage gris-bleu, son long cou en forme de S et son bec acéré, le héron cendré est un redoutable pêcheur. Il arpente les eaux peu profondes du parc avec une patience remarquable, guettant le moindre mouvement avant de plonger son bec dans l’eau. Contrairement à d’autres oiseaux aquatiques qui plongent totalement sous l’eau, le héron cendré préfère la technique de l’affût immobile ou de la marche lente pour surprendre ses proies. Lorsqu’il prend son envol, ses larges ailes déployées et ses battements lents lui confèrent une allure gracieuse.
Spatules, guépiers nains, busards, etc.
Même si je ne les ai pas aperçus lors de ma visite, de nombreux autres oiseaux peuplent les marais et les cieux du Djoudj. Les spatules blanches, avec leur long bec en forme de spatule, les guêpiers nains, minuscules éclats de couleurs vives ou encore les busards qui planent lentement au-dessus des étendues inondées... Invisibles parfois aux yeux du visiteur, ces espèces ne sont jamais bien loin : elles rôdent, discrètes mais bien présentes, dans ce sanctuaire où chaque recoin regorge de vie sauvage.
Les animaux du Djoudj

Le parc n’abrite pas que des oiseaux ! On peut également y croiser des varans, des singes patas, des phacochères, des chacals, des crocodiles du Nil et parfois même des antilopes !
Djoudj : Prix d’entrée et pirogue

Pour accéder au parc, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée :
Entrée individuelle : 5 000 FCFA (environ 7,50 €)
Guide (obligatoire) : 6 000 FCFA (environ 9 €)
Balade en pirogue (partagée) : 5 000 FCFA pour 1h30 (environ 7,50 €)
La balade en pirogue est indispensable. Elle permet d’approcher les colonies d’oiseaux sans les déranger, et d’observer les scènes de vie sauvage de très près. Les guides locaux sont généralement passionnés et très compétents pour expliquer les écosystèmes et identifier les espèces.

Conseil : prévoyez des jumelles, un appareil photo avec un bonne focale, un chapeau, de la crème solaire et des lunettes de soleil.
Quand visiter le Parc du Djoudj ?
La meilleure période pour visiter le Djoudj s’étend de novembre à avril.
Durant ces mois, les températures sont supportables et le niveau d’eau est idéal pour les excursions.
Voici, en bref, ce que vous réserve chaque saison au nord du Sénégal :
Novembre à février : pic de présence des oiseaux migrateurs.
Mars-avril : moins de monde, mais toujours de belles observations.
Mai à octobre : saison des pluies, le parc est fermé de juillet à octobre en raison de l’état des routes ou du niveau d’eau.

Une visite responsable : préserver ce patrimoine fragile

Le parc national du Djoudj est un écosystème délicat.
Il est important de le visiter dans le respect des règles :
Ne pas nourrir les animaux
Rester sur les sentiers balisés
Ne pas utiliser de drones
Éviter le bruit excessif
Suivre les recommandations des guides
Votre visite contribue au financement de la protection du parc et au développement des communautés locales qui y vivent. Pensez à un petit pourboire (de 500 FCFA pour le piroguier).
Où loger pour visiter le Parc du Djoudj ?

Le parc ne dispose pas d’hébergement à l’intérieur même de ses limites, ni dans ses alentours les plus proches.
La plupart des visiteurs se rendent ici dans le cadre d'un voyage itinérant au Sénégal et choisissent de dormir à Saint-Louis.
➜ Pour loger à Saint-Louis, je vous recommande deux excellentes adresses :
Keur Mama Africa, près du port de pêche sur la langue de Barbarie
Keur Mina, sur l'île saint-Louis, dans le centre historique
Que faire autour du Parc du Djoudj ?

Après une excursion matinale au Djoudj, vous pourrez principalement :
Visiter Saint-Louis : flâner dans le quartier historique, découvrir l’île Saint-Louis à pied ou en calèche, admirer les façades coloniales, visiter le musée de la photographie, ou assister à un concert de musique sénégalaise.
Explorer la Langue de Barbarie : cette étroite bande de sable entre fleuve et océan est une autre réserve ornithologique, beaucoup moins spectaculaire en comparaison cependant.
➜ Contactez Esprit d'Afrique (By Nomadays) pour votre voyage au Sénégal et recevez 50 € de réduction si vous venez de ma part !
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