C'est sur l'île de Luzon que se situent les plus belles rizières en terrasses des Philippines. Elles s'étendent sur Banaue, Bagaan, Batad, Kiangan, Mayoyao et Hungduan. Ce sont au total cinq sites, réunis sous l’appellation de Batad, qui ont été inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco. Elles sont un témoignage vivant d'une tradition époustouflante qui date d'il y a plus de 2000 ans. Pour les atteindre, il vous faudra marcher des heures dans des paysages verdoyants, à une allure plutôt sportive car ça grimpe et ça descend raide !
A savoir sur les rizières de L’île de Luzon
L’île de Luzon est la plus grande de l'archipel des Philippines. La république des Philippines en Asie du Sud-Est, recense 7 641 îles précisément mais seulement 2000 d'entre elles sont habitées. C'est sur Luzon que se situent la capitale, Manille, et les rizières de Batad.
Les rizières de Banaue, Bagaan, Batad, Kiangan, Mayoyao et Hungduan ont été construites par l'ethnie Ifugao, communauté minoritaire qui occupe la cordillère de Luzon depuis des millénaires. C'est aujourd'hui un mémorial de l’histoire des petits agriculteurs locaux qui se sont acharnés à créer un paysage qui nécessite une technique particulièrement pénible et délicate.
Parvenir à un tel résultat demande d'exploiter finement les ressources en place, la récolte des eaux des sommets, le maintien des cultures dans un zone escarpée. Un témoignage de l'harmonie possible entre l'homme et son environnement, entre la nécessité alimentaire, les conditions climatiques et géologiques mais aussi l'esthétisme parfait.
Ma découverte des rizières de l'île de Luzon
J'ai eu l'occasion de me rendre 10 jours aux Philippines, un itinéraire bien trop court pour les interminables heures de vol que cela implique. J'ai cependant eu le bonheur de découvrir ces rizières incontournables, voici mon périple en quelques mots, photos et petites vidéos.
Le trajet de Manille à Banaue : 9 heures de route !
Pour rejoindre les rizières de Luzon, j'ai quitté Manille pour atteindre Banaue, ce qui nécessite 9 heures de trajet ! La route de jour permet de voir les paysages en chemin mais c'est un long périple qui peut aussi s'effectuer en bus de nuit.
Une fois arrivés à bon port, nous posons nos sacs dans une sympathique guesthouse de Banaue. Nous passons une soirée très dépaysante dans une cave transformée en bar à concerts. Seuls au milieu des locaux qui viennent s'alcooliser et écouter du rock country, on savoure notre première soirée dans les montagnes...
Je vous laisse visualiser tout ça en quatre petites minutes :
2. De Banaue à Cambulo : Jeepney et marche dans les rizières
Nous voici, de bon matin, prêts à en découdre avec les chemins d'altitude qui nous promettent le paradis des rizières. Nous commençons le trajet sur le toit d'un jeepney (le gros kif!) à rouler pendant une bonne heure dans des paysages impressionnants.
Puis nous mettons nos mollets et nos cuisses à l'épreuve pendant trois bonnes heures, à monter et à descendre les reliefs qui nous conduisent à Cambulo. La route est superbe, le soleil nous brûle la peau et nous faisons quelques jolies rencontres en chemin.
Les panoramas sont exquis et absolument verdoyants. La nature tropicale m'ensorcelle et je retrouve les sensations qui me plaisent tant en Asie du Sud Est.
A l'approche du village, nous traversons une école primaire colorées. Les enfants se préoccupent à moitié de notre présence, on sent bien qu'ils sont très habitués aux passages des touristes dans leur cour de récréation.
Je me mets même à mâcher un peu de moma avec mon guide (la noix de bétel que j'avais précédemment goûtée en Papouasie et en Birmanie). Celle-ci fait ravage dans la région et je constate rapidement que 80% des hommes en ont les dents terriblement rougies et abîmées par cet étrange fléau. Et que les trottoirs en portent des traces peu discrètes On lit même "no spitting of moma" plusieurs fois sur le chemin (traduire "ne crachez pas de moma").
Arrivés à bon port, nous sommes exténués et heureux de pouvoir nous rafraîchir dans les eaux d'un fleuve à quelques pas de notre guesthouse colorée.
Un joli pont suspendu surplombe le fleuve et traverse les rizières. Nous y voyons passer des écoliers qui, de retour de leur journée, viennent jouer dans l'eau. Un moment paisible et ensoleillé fait de rires et d'eau fraîche.
Puis, de retour au logis, nous regagnons nos jolies petites chambrettes roses pour un massage aux huiles... Un délice !
Et enfin, c'est avec les enfants qui viennent se donner en spectacle contre quelques friandises que nous terminons la soirée. Ah non, en vrai c'est en buvant du gin et en écoutant les guides nous jouer du reggae que la soirée s'achève vraiment...
3. De Cambulo à Batad : Le must des rizières dans la forêt primaire
Nous repartons avec les jambes pleines de crampes à la découvertes des rizières les plus réputées. Celles de Batad. La marche est encore une fois formidable, la nature luxuriante, les pentes sont raides.
On s'arrête en route pour souffler et s'hydrater d'eau de coco.
Après quelques heures au plus proche de la nature et à bout de forces, le panorama se dévoile enfin. Waow. C'est beau. C'est vaste. C'est absolument somptueux.
Nous nous perdons alors un peu dans les rizières, empruntant des voies étroites pour rejoindre le village. Des marches, des marches, des marches et encore des marches. Mes mollets et mes fessiers hurlent de douleur et me supplient d'arrêter. Enfin, nous atterrissons dans la guesthouse qui possède probablement la plus belle terrasse de la ville. Nous dominons les rizières et on s'en réjouit, une San Miguel aux lèvres (la bière locale).
Soirée réussie avec tous les francophones qui dorment ici ce soir. Du gin, de la musique, des anecdotes de voyage et une longue nuit de sommeil.
➜ Pour que l'on organise votre voyage sur mesure dans les rizières des Philippines, demandez un devis (gratuit et sans engagement) pour vous faire une idée des itinéraires et du budget.
Voilà à quoi ressemble ce lieu enchanteresse :
4. De Batad à Banaue en passant par Bagaan
De bon matin, nous optons pour un raccourci car nos muscles refusent de nous suivre. Nous marchons donc moins d'une heure et effectuons le reste du trajet sur le toit du Jeepney pour gagner Bagaan.
Des rizières à perte de vue, moins escarpées, nous attendent.
Nous partons à la rencontre des travailleuses, enfoncées jusqu'aux genoux pour soigner les cultures. Leur travail semble d'une extrême pénibilité, le dos courbé du matin au soir, un parasol sur la tête pour ne pas se brûler. Pourtant, c'est le sourire aux lèvres qu'elles nous saluent, nous expliquant que oui, elles aiment leur travail puisqu'elles n'ont pas d'autre choix... Le riz est, dans les montagnes de Luzon, au centre de la vie paysanne.
Nous découvrons un minuscule village qui attend les touristes avec impatience.
Et puis, après ce passage agréable qui nous met du vert plein la vue, nous faisons une halte déjeuner dans un lieu paisible proche d'une petite cascade et d'une piscine naturelle. Nous y dégustons du poisson grillé et des fruits tropicaux pour reprendre quelques forces.
Enfin, dans l'après-midi, nous regagnons l'auberge de notre point de départ à Banaue. Nous flânons dans la ville, à regarder les jeepneys et les tuk-tuk passer et les enfants jouer dans les rues.
Quelques images de Bagaan à Banaue :
➜ Pour que l'on organise votre voyage sur mesure dans les rizières des Philippines, demandez un devis (gratuit et sans engagement) pour vous faire une idée des itinéraires et du budget.